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Chez JYB

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Chez JYB
30 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite et fin)

      atlantiq_0.05.31.062

         J'en rêvais depuis que je fais du bateau mais je pensais que cela ne se ferait jamais, et puis...
En novembre 2002, l'ami d'un ami, qui entamait un tour du monde, avait besoin d'équipiers pour traverser l'Atlantique. Sans réfléchir plus avant, j'ai répondu présent! C'est seulement ensuite que les questions sont venues : en suis-je capable? est-ce dangereux? le skipper est-il apte? Le voilier est-il en bon état? Je me suis embarqué des Canaries avec mes deux compagnons le 16 novembre 2002, sur Virgo, un Dufour de 36 pieds, sans avoir obtenu de réponses à mes interrogations.

atlantiq_0.15.34.17

  Je n'avais fait jusqu'alors que du cabotage, pas de navigation de nuit, et quand j'ai pris mon premier quart, de 22 heures à minuit, je n'en menais pas large! S'il y a d'autres bateaux, vont-ils me voir?... Puis la crainte passe et subsiste  la magie du silence, le ciel, tel que je ne l'avais jamais vu, des milliers d'étoiles, invisibles dans nos métropoles trop éclairées. De la mer, de temps en teatlantiq_0.21.16.17mps, surgissent des éclats phosphorescents, irréels : du plancton m'a-t-on dit.

    Il faudrait raconter les couchers de soleil, les quarts du matin, quand le soleil émerge à l'horizon, les centaines de dauphins qui nous ont fait un bout de conduite pendant toute la traversée, le vent soutenu, la houle, forte tout au long de la atlantiq_0.08.40.02croisière, souvent inquiétante, en tout cas permanente. Il faudrait parler des deux fois où le voilier s'est couché et où il a été nécessaire de mettre le moteur en marche pour le redresser. Il faudrait aussi évoquer les petits déjeuners agités où il faut faire des miracles pour ne pas renverser son bol de café, les succulentes et très belles dorades coryphènes, les derniers fruits frais dégustés quasi religieusement, et le champagne frappé siroté au milieu de l'océan.

Les jours passent, la température augmente à mesure que nous descendons pour attraper les alizés, la fatigue physique est là car il est difficile de dormir tant le voilier roule et puis une nuit, des lumières apparaissent au loin, les premières depuis 15 ou 16 jours,atlantiq_0.40.12.01 le retour de la civilisation. Au matin, en effet, la côte de Martinique est là toute proche, reconnaissable au rocher du Diamant et j'éprouve à la fois du soulagement mais aussi une sorte de nostalgie en comprenant que l'aventure est finie. C'est très vite la marina du Marin et le saut sur la terre ferme. Les premiers pas ne sont pas très assurés!...

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29 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite)

520000195     En mai 96, ce fut la Polynésie. Et d'abord, le gros morceau, le voyage : presque 24 heures d'avion en 2 étapes, Paris-Los Angeles (où l'on attend 2 heures dans des conditions exécrables : un coin reculé de l'aéroport, dans une salle gaie comme une salle d'attente de pompes funèbres, avec une boutique-buvette digne des échoppes yougoslaves d'avant la chute du mur de Berlin, ouverte suivant le bon plaisir américain!) et Los Angeles-Papeete. Interminable!... Là, l'accueil est chaleureux, avec fleurs et musique et tahitiennes en costume traditionnel. Et c'est le départ pour une fabuleuse croisière, Raiatea, Taha'a, Bora Bora, Huahine, M520000122aupiti et son lagon difficile d'accès, la passe étant peu large et les brisants impressionnants. La photo de gauche vous donne une petite idée des couleurs de la mer... L'évocation du nom "Bora Bora", je ne sais pourquoi, m'a toujours fait rêvé, et j'y étais... J'ai dormi presque toute52000015s les nuits dans le trampoline du super catamaran que nous avions loué. Je conseille à tout le monde d'essayer. Sous ces latitudes, c'est fantastique! En dessous, le léger clapotis de la mer contre le bateau et au-dessus, le ciel extraordinaire de l'hémisphère sud, si déroutant pour un "nordiste" (mais où est donc passée la Grande Ourse?...)! Et les quelques ondées intempestives au cours de la nuit sont vite oubliées.

Donc, il y a les couleurs, mais aussi les bruits, au gré d'un mouillage, quand une école sort en récréation au bord du lagon. Cela parait dailleurs un peu incongru le mot école, et aussi travail : je trouve que ces termes ne s'adaptent pas à la Poynésie qui évoque plutôt le farniente, la douceur de ne rien faire, l'immobilité... Et puis, il y a les odeurs : quand on approche de Huahine, un parfum de vanille envahi l'atmosphère, et qui ne nous quittera plus le temps que durera notre escale. Il faudrait parler des fonds marins, bien sûr, avec ces poissons m52000006agnifiques qu'on voit dans les aquariums européens mais là, ils sont libres dans leur milieu naturel.

  Si vous faites un tel voyage à votre tour, soyez certain que le dépaysement sera au rendez-vous, et au retour, les douze heures de décalage avec la métropole  laisseront des traces au moins pendant cinq jours!...

28 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite)

520000031L'année suivante, je remettais mon sac à bord, direction la Guadeloupe, pour une navigation de quinze jours jusqu'à Saint-Martin, en passant par les Saintes, Antigua, Saint-Barthélémy... Soleil, mer chaude, rhum étaient au rendez-vous, avec un petit côté "people" (par exemple à Saint-Barth' ou nous étions à couple d'un yacht de milliardaire d'au moins 25 mètres!) qu'il n'y a pas aux Grenadines, plus sauvages et plus authentiques, et qui ont largement ma préférence.
Puis il y a eu la Grèce, les petites Cyclades (2 fois), et la marina de départ de Kalamaki située à deux pas de l'aéroport d'Athènes : les avions frôlent les mâts! Je ne vous dis520000021 pas le boucan! Et quand cela se termine, vers 11 heures du soir, une boîte de nuit prend le relais de la distribution de décibels!... Mais dès le lendemain, tout est oublié car les iles (Kea, Hydra, Egine,etc...) sont de pures merveilles et, en septembre, pas très fréquentées.

Une autre année, ce fut le Dodécanese, Rhodes et ses vestiges antiques. Ensuite, La Turquie où les gens sont si accueillants, les paysages d'une sauvage beabarometre_6uté, et le raki n'est pas plus mauvais que l'ouzo! Le seul petit inconvénient dans ces régions pour mes amis et moi, c'est que Eole ne doit pas nous aimer : dans 90% des cas, nous avons eu le vent dans le pif! Nous prenions un cap pour arriver à un mouillage, vent dans le pif. Le lendemain, nous repartions en sens inverse, vent dans le pif! Pourtant, nous ne manquons pas de faire un sacrifice aux Dieux à chaque départ de croisière!

27 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite)

52000020Des croisières en Bretagne sud, il y en a eu beaucoup. En effet, il est facile de trouver huit jours de congés, la location du voilier à la Trinité sur mer et le trajet depuis Paris sont d'un prix raisonnable et, excepté peut-être sur la photo de droite (où il est environ onze heures du matin), le temps est souvent très beau en mai ou septembre qui sont nos mois favoris de croisière. La photo ci-contre a été prise pendant le trajet de Sauzon à Groix, du vent en veux-tu en voilà, de la houle, et de la pluie pendant deux heures! Un grain comme disent les marins! L'après-midi, le soleil brillait!

martinique_026La première croisière hors de France a eu lieu aux Antilles, de la Martinique jusqu'à Union, dans les Grenadines, quinze jours au mois de janvier. Un vendredi soir, je quittais Lyon où je travaillais, sous la neige et le lendemain, je me retrouvais sur le tarmac de Fort de France, ciel bleu et quelque chose comme 30°! Un choc! Et pas seulement thermique!... Des paysages à couper le souffle, la mer à 25°_je rappelle, en janvier_, la végétation incroyable pour des Européens, les fruits si délicieux, les langoustes que l'on vient vous préparer le soir sur la plage, le r105_0558_img3hum, le "ti punch", véritable nectar, à consommer avec...hum... modération?!!! Et des mouillages de rêve! Tous les repas pris en extérieur, dans le cockpit. Imaginez les petits déjeuners, à l'ancre dans une baie de carte postale, où seules les mouettes viennent bruyamment vous déranger, les couchers de soleil à tomber, et clou de ce séjour, la rencontre avec une baleine dans le canal Saint-Vincent, à une dizaine de mètres du bateau!

26 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite)


Ma mémoire et la mer
Vidéo envoyée par marindeaudouce

En guise de récréation, un court extrait d'une croisière en Bretagne en mai 2003. Nous naviguons au près, bâbord amures, entre Sauzon et Le Palais, un petit matin un peu brumeux.

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26 juillet 2007

Ma mémoire et la mer (suite)

52000011Ici, il va falloir que je parle de la Bretagne-sud. Bien que breton (exilé) moi-même, je n'ai vraiment apprécié mon pays qu'à partir du moment où j'ai fait de la voile. Au risque d'encourir les sarcasmes des "parisiens", j'affirme qu'il existe bien un micro-climat autour du golfe du Morbihan. Ceux qui connaissent un peu cette région peuvent témoigner des couleurs étonnamment changeantes du ciel et de la mer. Et puis, il y a les iles : Houat, ses plages immenses de sable fin, Hoedic, minuscule et sauvage, son port de l'Argol et ses trois "tonnes" auxquelles les bateaux viennent s'amarrer en cercle, son incontournable café, la Trinquette, à côté de l'église, Groix et les Glénan, curiosité sous cette latitude, où les fonds sont aussi clairs qu'à Bora Bora!
52000017    Et puis, j'ai gardé pour la bonne bouche Belle-Ile, si bien nommée, où se trouvent mes deux mouillages préférés : Sauzon,une escale magique, avec ses maisons de toutes les couleurs, et son arrière-port où il fait si bon s'échouec3_ph_anse_ster_ouen_gr; et Ster-wen, un fjord incroyablement retiré et calme, quand le vent s'y prète, car j'ai aussi un souvenir de galère par une nuit de tempête où notre ancre avait dérapé, tout le monde sur le pont à trois heures du matin, l'annexe à l'eau pour mouiller l'ancre de secours!

25 juillet 2007

Ma mémoire et la mer

boat05       Bonjour,

   Avec ce blog, j'ai envie de faire partager mon amour de la mer et de la voile. J'y suis venu assez tardivement, mais je me suis bien rattrapé depuis : j'en suis à plus de quinze croisières, en Bretagne, en Corse, en Grèce, en Turquie, aux Antilles et en Polynésie. J'ai même, en 2002, traversé l'Atlantique.
   Il y a une quinzaine d'années, un beau soir de décembre, je visitais le 104_0415_img7salon nautique, porte de Versailles à Paris, avec mon ami Alain Garotin et nos épouses respectives. C'était la première fois que je mettais les pieds dans ce genre de manifestation, convaincu par Alain de l'intérêt de la chose. Il voulait me faire rencontrer un ami skipper à lui avec lequel il avait déjà navigué. Une croisière en Bretagne se préparait pour le mois de mai suivant, à laquelle je pourrais participer. Je fis donc la connaissance dvc000464d'André Puill, avec qui nous avons visité un grand nombre de voiliers, tous plus beaux les uns que les autres. Ensuite, nous sommes allés diner tous ensemble et ce fut une soirée mémorable : le courant est tout de suite passé, et quand nous nous sommes quittés l'affaire était faite : une semaine de voile en mai prochain, et j'en étais avec ma femme.

   Cette première expérience fut une réussite en tout point : très beau temps pendant la majorité de la croisière et du vent suffisamment pour le novice que j'étais alors. Il y eut une petite montée d'adrénaline au petit matin lors du départ mais ap103_0396_img4rès, quel bonheur quand on stoppe le moteur après avoir hissé les voiles! Quelle sérénité. Quelle satisfaction de participer, modestement, aux manoeuvres et de prendre la barre pour la première fois!

   Le premier mouillage, dans le port de Houat, fut l'occasion d'une nouvelle petite fièvre, mais l'105_0565_img3équipage aguerri s'en est très bien sorti.Et le repas pris dans le cockpit, en plein air, fut un moment inoubliable, d'une grande convivialité. J'ai eu immédiatement le sentiment de faire partie d'une sorte de confrérie et j'ai su dès cet instant qu'il y aurait d'autres fois, d'autres voiliers et d'autres mers.

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